Un portefeuille diversifié inclut souvent des titres étrangers. Or, comment se prémunir contre le risque de change? Pour les placements à court et à moyen termes, les variations peuvent en effet être conséquentes. En janvier 2015, la brusque montée du franc a ainsi provoqué une baisse de 20% pour les titres en monnaies étrangères.
La réponse diffère pour les actions ou les obligations. Quand on investit dans les premières, on essaie d’obtenir un rendement sur un marché ou une entreprise en particulier. «Et, si l’on a eu du flair, résume Pierre Novello, journaliste spécialisé dans la finance, il devrait neutraliser une éventuelle dépréciation de la monnaie.» En 2013, le yen japonais a ainsi dégringolé de 20%, mais les marchés ont grimpé de 50%!
Il n’en va pas de même pour les obligations en monnaies étrangères. Car celles qui ont le rendement le plus élevé sont généralement appuyées sur une monnaie qui risque de se déprécier par rapport au franc. Si c’est le cas, leur propriétaire essuiera donc une perte. Selon une étude publiée par UBS, c’est même le risque principal pour les emprunts obligataires.
Deux solutions s’offrent au petit investisseur: la plus simple consiste à acheter des obligations étrangères émises en francs. «Elles permettent de diversifier un portefeuille sans s’exposer au risque de change», confirme Pierre Novello. Seul bémol: ce marché est restreint et les possibilités sont donc rares.
L’autre option est d’acheter des obligations munies d’une protection contre le risque de change par rapport au franc. Concrètement, il s’agit de contrats à terme ou d’un pari sur l’avenir. Au moment d’acheter la position, on fixe déjà son prix de revente après un délai variant entre un et trois mois, ces périodes étant renouvelables à l’échéance. Le prix de la couverture est calculé selon le rapport entre les taux d’intérêt appliqués en Suisse et dans la monnaie d’émission.