Comment placer au mieux un héritage de 52 000 fr.? Dans trois banques sur cinq, l’entretien conseil n’a pas rempli les critères fixés.

Les banques suisses ont-elles tiré la leçon de la débâcle de Lehman Brothers, qui avait anéanti l’épargne de petits investisseurs trop confiants? Pour le savoir, nous avons, comme un client lambda, sollicité un entretien auprès des cinq plus grands établissements de Suisse romande. Le but était de faire fructifier un héritage de 52 000 fr. placé depuis deux ans sur un compte d’épargne, un montant trop modeste pour justifier un portefeuille à la carte, mais suffisant pour solliciter un conseil.

Les entretiens se sont déroulés à Lausanne entre le 20 et le 27 août 2012. Nous avons exposé à chaque fois la même situation financière, selon un profil défensif: 50 ans, situation familiale stable, revenu régulier, propriétaire sans gros travaux en vue, frais liés aux études de trois adolescents, prévoyance correcte. Ces rencontres ont ensuite été évaluées avec Pierre Novello, économiste et auteur de plusieurs ouvrages, dont Le Guide de votre prévoyance. (…)

L’art de tirer les vers du nez

«La tâche principale d’un bon conseiller bancaire, résume Pierre Novello, est d’analyser les besoins de son client. Et, pour ce faire, il doit les aider à sortir ce qu’ils ont dans le ventre!»

Cette démarche prend du temps, car elle implique de passer en revue:

  • la situation familiale précise;
  • les revenus du ménage;
  • l’épargne;
  • le patrimoine éventuel (maison et travaux à envisager);
  • la prévoyance (2e pilier, 3e pilier);
  • le délai de placement;
  • les connaissances boursières;
  • la tolérance au risque.