Parmi les différentes interventions de la journée que j’ai pu suivre sur RTS Un cet après-midi de votations, la satisfaction affichée par les promoteurs de l’initiative 1:12 sur les salaires équitables m’a particulièrement frappée: ils se félicitaient d’avoir suscité le débat. Dans le même camp, d’autres reconnaissaient qu’il s’agissait d’une démarche à vocation éthique ou philosophique, justifiant sans doute certaines de ses faiblesses et son manque de réalisme. Il est vrai que les opposants farouches à toute intervention de l’État dans la fixation des salaires des entreprises privées ont eu la tâche facile, tant l’initiative prêtait le flanc aux critiques. C’est dommage, car la thématique soulevée méritait mieux que cela: le creusement des inégalités des revenus issus non seulement du travail, mais aussi du capital, constitue une vraie menace sur la cohésion sociale. En cas de dérapage, l’intervention de l’État, sous une forme ou une autre – réglementaire ou fiscale – est parfaitement envisageable. Tout comme il l’avait fait en 2008 pour sauver UBS, avec une grande habileté, sans transformer pour autant la Suisse en république populaire…