En approchant de la retraite, vous avez à faire face à des choix qui peuvent s’avérer lourds de conséquences, principalement entre le retrait du capital et les rentes du 2e pilier ou encore le remboursement de votre hypothèque.

Si vous avez dépassé la cinquantaine et que vous avez déjà constitué un solide patrimoine en vue de votre retraite, en profitant notamment des avantages fiscaux liés au 2e et au 3e pilier, vous pouvez sans doute envisager l’avenir avec sérénité. Mais pour éviter toute mauvaise surprise quant à votre niveau de vie, vous devez sérieusement considérer l’état de votre budget de retraité en devenir : vos revenus futurs couvriront-ils vos besoins, et ce jusqu’à un âge avancé ?

Cet exercice est moins simple qu’il n’y paraît. D’autant plus que différentes options vont se présenter à l’heure du départ, principalement l’alternative entre retirer son capital de 2e pilier ou privilégier les rentes, ou encore le remboursement ou non de son éventuelle hypothèque.

Avant de se décider pour l’une ou l’autre de ces possibilités, il faut essayer d’en mesurer l’impact sur votre budget de futur retraité, en calculant les revenus et dépenses prévisibles qui leur sont liées sur le long terme, année par année. Ce travail nécessite des calculs complexes, notamment en raison du taux d’imposition progressif et des différentes hypothèses de travail utilisées. Il faudra donc forcément recourir aux services d’un planificateur financier professionnel compétent et qui dispose d’un puissant outil de calculs.

Pour être concret, prenons le cas du 2e pilier. Le choix des rentes implique un revenu stable dans le temps et soumis à l’impôt sur le revenu. En revanche, le retrait du capital, qui subit alors un impôt unique, repose sur une tout autre philosophie : le bénéficiaire doit prendre en charge sa gestion ou, à tout le moins, trouver un gérant pour exécuter ce mandat. Il devra ainsi décider de la manière dont cette somme sera placée pour dégager les montants qui compenseront les rentes à vie auxquelles il va renoncer.

Pour atteindre cet objectif, il devra sans doute privilégier les gains en capital – c’est-à-dire en investissant en Bourse –, car ceux-ci sont complètement exonérés fiscalement. Pour combler les lacunes de prévoyance, le capital devra sans doute être progressivement ponctionné pour compléter les plus-values espérées.

On comprend aisément que les projections fournies par le planificateur reposeront sur des hypothèses de travail très mouvantes. Par exemple, quel sera le rendement des marchés boursiers au cours de la prochaine décennie ?

Ou encore, à quel niveau se situeront les taux hypothécaires en 2020 ? Et le taux d’inflation ? Votre interlocuteur devra ainsi clairement justifier ses choix, tout en sachant qu’il ne peut pas lire dans le marc de café… N’oubliez pas non plus que les lois fiscales et les taux d’imposition peuvent grandement varier sur de longues périodes de projection.

Il est également important de considérer les plans proposés en prenant en compte le risque de longévité. Par exemple, l’amortissement de son logement avec un 2e pilier peut constituer une meilleure solution qu’opter pour les rentes. Mais ce remboursement intégral va réduire d’autant la fortune mobilière et les revenus qui pourront en être tirés. Or si le propriétaire atteint un âge avancé, il pourrait alors avoir consommé la totalité de son capital. Et, malheureusement, il ne pourra sans doute pas contracter une nouvelle hypothèque en raison, justement, de son grand âge.

Les huit points à prendre en compte pour bien planifier sa retraite

Domaines : Questions et propositions

Budget : Mes revenus après mon départ en retraite couvriront-ils mes besoins jusqu’à un âge avancé ?

AVS : Ai-je droit à des rentes complètes ou partielles ?

2e pilier : Faut-il choisir les rentes ou le retrait du capital ? Serai-je capable de gérer mon capital ? Quel est mon espérance de vie ?

3e pilier : Puis-je encore souscrire un produit 3a ou 3b, pour exploiter pleinement les avantages fiscaux ?

Hypothèque : Faut-il amortir mon hypothèque ou conserver un minimum d’endettement ?

Impôts : Comment vont évoluer mes impôts sur le revenu et sur la fortune ?

Retraite anticipée : Ai-je les moyens de financer les lacunes de prévoyance entre le départ anticipé et l’âge légal ?

Succession : De combien disposera le conjoint survivant ? Et les enfants ?