Chacun sait que le vieillissement démographique laisse présager de probables réductions des rentes de vieillesse d’ici à quelques années. Mais savez-vous quelle serait la rente qui vous serait versée par l’assurance invalidité (AI), si par malheur vous veniez soudainement à être victime d’un accident? Si c’est le cas, vous faites sans doute partie d’une toute petite minorité! Car le calcul des rentes de cette assurance est similaire, et tout aussi complexe, à celle de sa jumelle, l’AVS, qui verse des rentes de vieillesse et de survivants. Si, pour l’AVS et l’AI, les cotisations sont proportionnelles aux revenus – 8,4% pour les salariés, dont la moitié pour l’employeur -, les rentes individuelles sont en revanche plafonnées, pour un montant maximum de 2060 francs par mois, tandis qu’un montant minimal est assuré, à 1030 francs par mois. Quant à la rente de couple, elle est limitée à 3090 francs par mois (150% de la rente individuelle).En général, lorsqu’on appartient à la classe moyenne, on imagine qu’on va forcément toucher la rente maximale en arrivant à l’âge de la retraite, ou en cas d’invalidité, puisque le revenu annuel moyen déterminant est de 74 160 francs. Or, comme l’indique la Caisse cantonale genevoise de compensation, de moins en moins de personnes vont effectivement y avoir droit. En outre, ceux qui comptent de toute façon sur la rente minimale de 1030 francs par mois risquent d’être grandement surpris en recevant leur rente effective. Car cette rente minimale peut en réalité être nettement plus basse…

Pour comprendre ces phénomènes, il faut analyser les deux facteurs fondamentaux qui entrent dans le calcul des rentes AVS et AI: la durée de cotisation et le revenu annuel moyen. Par durée de cotisation, l’administration publique fait référence au nombre d’années pendant lesquelles vous êtes censés cotiser depuis le début de votre assujettissement, sans aucune interruption, jusqu’à l’âge de la retraite ou du décès, ou lorsque survient un événement provoquant l’invalidité. Seuls ceux qui ont cotisé durant toute la période (44 ans pour les hommes) peuvent prétendre à la rente minimale de 1030 francs, et, selon leur revenu annuel moyen, jusqu’à la rente maximale de 2060 francs. Celui qui n’a pas cotisé pendant plusieurs années voit la rente à laquelle il aurait droit être réduite de 2,3% par année manquante.

Quant au revenu annuel moyen, il se compose tout d’abord de la moyenne des revenus – revalorisée pour tenir compte de l’inflation – ayant servi à calculer les cotisations AVS. A quoi s’ajoutent, le cas échéant, des montants pour tenir compte des frais d’éducation des enfants, baptisés justement bonifications pour tâches éducatives. Ou encore des bonifications pour tâches d’assistance, telle la prise en charge de personnes âgées qui sont au bénéfice d’allocations pour impotence.

En outre, les calculs sont encore compliqués par les effets du splitting, c’est-à-dire du partage des revenus au sein du couple à l’âge de la retraite ou de divorce. Ainsi, la rente est fixée en répartissant à part égale entre les deux conjoints, ou ex-conjoints, les revenus réalisés durant les années civiles complètes de mariage.

Heureusement, personne ne vous demande de vous transformer en expert de l’AVS-AI pour connaître l’état de votre compte. Il suffit de vous adresser à votre caisse de compensation AVS-AI, qui devrait effectuer ce travail, en établissant des projections pour évaluer votre niveau de rentes prévisibles. Pour trouver l’identité de votre caisse de compensation, vous n’aurez qu’à prendre votre carte AVS. Sur le verso, vous regarderez le dernier numéro figurant sous la rubrique «Caisse de compensation tenant un compte». En vous munissant de votre bottin de téléphone, vous trouverez, en dernière page, l’identité et l’adresse de la caisse de compensation correspondant à ce numéro.