FORMATION. Entre le 14 mai et le 18 juin, «Le Temps»publiera dans les pages du Lundi Finance quatre extraits de la 3e édition du «Guide de l’investisseur». Les prochains extraits de cet ouvrage*, coédité par «Le Temps», aborderont les actions, les obligations et les produits structurés.
Une fois qu’on s’est décidé pour un type de fonds de placement, reste à savoir lequel choisir. On retient généralement six critères: la performance, la volatilité, le ratio de Sharpe, la corrélation, la taille du fonds et le domicile.
La performance se définit comme l’accroissement ou la baisse de la valeur nette d’inventaire (VNI) en pour cent, calculée avec le réinvestissement des dividendes. La performance publiée est nette des frais indirects – principalement la commission de gestion. Il est impératif que la période examinée soit d’au moins 5 ans pour pouvoir juger de la capacité des gestionnaires à réagir dans des phases différentes de cycles boursiers.
La volatilité du fonds est l’amplitude des fluctuations de ses cours, mesurée par l’écart type. La volatilité, qui est une mesure du risque, est d’ailleurs indissociable de la performance. Car soit l’investisseur choisira le fonds le plus performant pour un risque donné, soit il choisira le fonds le moins risqué pour une performance donnée.
Le ratio de Sharpe donne une mesure de la qualité du couple performance-volatilité, ce qui permet de comparer un placement risqué avec un investissement sans risque (ex. placement à court terme). Pour un ratio de 1, le risque supplémentaire est jugé parfaitement rémunéré. Au-dessus de 1, il est plus que proportionnellement rémunéré. Au-dessous, il l’est moins.
Corrélation. C’est la mesure du degré de dépendance entre le fonds et son indice de référence. La mesure de la corrélation s’échelonne entre -1 (corrélation négative totale) et +1 (corrélation positive totale). A zéro, il n’y a aucune corrélation.
Taille. Il faut que la fortune du fonds soit suffisamment grande pour que ses frais soient répartis sur de nombreux investisseurs. Ainsi, plus le fonds est petit, plus les coûts par part sont élevés, ce qui réduit d’autant son rendement. Mais il ne doit pas être trop gros, sinon il perd de son efficacité en pesant trop lourdement sur les marchés à chaque intervention.
Domicile. Les parts de fonds étrangers ne sont pas soumises à l’impôt anticipé, contrairement à celles des fonds de droit suisse.
*En librairie: https://www.pierrenovello.ch ou http://www.letemps.ch
Les résultats passés garantissent-ils ceux du futur?
Selon William Sharpe, Prix Nobel d’économie et créateur du fameux ratio, il n’y a aucune garantie en matière de performance, en tout cas en ce qui concerne les fonds en actions. Toutefois, la mesure des résultats passés aide à détecter les fonds les moins efficaces. En revanche, un fonds a beau se situer en tête du classement, cela ne garantira en rien sa performance future. Cette dernière dépendra en fait énormément de la politique et de l’équipe de gestion. Si des départs se produisent, les perspectives de résultats s’en ressentiront profondément, dans un sens positif ou négatif. Dans le même ordre d’idées, une volatilité passée modeste ne garantit pas à coup sûr la pérennité d’un fonds. Cependant, les très mauvaises surprises sont rares.