Si le monde des fonds de placement ne brille pas par la transparence en matière de coûts ou d’appellation des produits, leur compréhension est en outre embrouillée par un usage indistinct du terme de commission d’émission. En effet, formellement, comme l’explique Marc Bürki, «la commission d’émission, appelée frontload, est une commission percue par la société qui gère le fonds. Cette commission est justifiée par le coût supposé de l’accueil d’un nouvel investisseur, qui se ferait au détriment de la performance du fonds. Mais ce type de frais ne concerne qu’une partie infime de l’ensemble des fonds.»

En fait, dans la grande majorité, les frais baptisés commissions d’émission couvrent les coûts de transaction du distributeur. C’est d’ailleurs sous l’intitulé de frais de courtage qu’ils figurent sur les sites d’e-sider.com et de Swissquote. C’est ce qui explique aussi pourquoi il est possible que le Credit Suisse vende un des propres fonds avec une commission dite d’émission de 2% et que ce même produit soit souscrit avec une commission maximale de 0,5% sur Swissquote par exemple!

Par ailleurs, il est important de noter que la différence de courtages proposés par les sites en ligne est nettement moins spectaculaire par rapport aux banques traditionnelles si l’on considère non seulement les produits en actions, mais également les fonds obligataires ou monétaires. Car les établissements bancaires proposent des tarifs moins élevés pour ces deux dernières catégories de produits. Par exemple, si Credit Suisse demande 2% pour les fonds en actions, ce taux tombe à 1% pour les fonds en obligations et dans une fourchette comprise entre 0,5 et 0% pour les fonds monétaires (une commission minimale de 50 francs est toutefois exigée). A noter que Swissquote propose certains fonds monétaires avec 0% de frais de courtage.