En matière de prévoyance, il est recommandé aux salariés d’exploiter à fond les avantages fiscaux du 2e pilier, en rachetant des années manquantes auprès de leur caisse de pension le cas échéant. Ensuite, pour ceux ? salariés ou indépendants ? qui sentiraient la nécessité d’améliorer leur prévoyance vieillesse et leur couverture en cas d’invalidité et de décès, s’ouvre le monde du 3e pilier, sous la forme d’une assurance vie.
En général, on recommande de souscrire un tel produit dans le cadre du 3e pilier lié, dit également 3a, baptisé ainsi en raison de ses contraintes, par opposition au 3e pilier libre, dit 3b. L’une de ces contraintes est le blocage des fonds jusqu’à cinq ans avant la retraite. En contrepartie, les salariés peuvent bénéficier d’une déduction fiscale allant jusqu’à 6192 francs par an sur leur prime, et les indépendants, jusqu’à 30 960 ou 20% de leur revenu.
Ce choix n’est pourtant pas forcément judicieux. En effet, «une assurance vie conclue dans le cadre du 3e pilier libre peut se révéler fiscalement plus avantageuse, comme l’explique Fabrice Geinoz, planificateur financier chez Swisslife à Lausanne. Car tout va dépendre du domicile de l’assuré et des législations fiscales cantonales».
Souscrire d’abord un 3b
A Genève, par exemple, les déductions pour salariés peuvent se monter jusqu’à 2000 francs pour un célibataire, 3000 francs pour un couple marié, auxquels peuvent s’ajouter 750 francs par enfant. En outre, le retrait des fonds n’est pas imposé, alors que les prestations d’un produit 3a vont l’être! Il est donc souvent plus intéressant de commencer par souscrire un produit de type 3b, quitte à le compléter plus tard par une assurance 3a. En revanche, dans le canton de Vaud, les déductions fiscales autorisées dans le cadre du 3b sont très modestes. Le choix prioritaire d’un produit 3a est donc parfaitement justifié.
Après avoir déterminé le cadre fiscal du produit, on peut se demander comment le choisir. On peut aller visiter les sites des différentes compagnies pour faire son marché. Mais il sera plus efficace d’aller sur le site de Credit Suisse (www.credit-suisse.ch), pour utiliser librement son calculateur insurance-lab.
Grâce à cet outil, on peut établir la comparaison d’une sélection d’assurances vie de différentes compagnies en fixant des conditions de base similaires. Par exemple, on peut indiquer la prime annuelle que l’on est prêt à consacrer à son assurance et on obtient immédiatement un classement selon le capital reçu en cas de décès ou de vie. Inversement, on peut introduire le montant à recevoir, avec pour résultat le classement des assurances selon la prime à payer.
Attention aux délais
Il est intéressant de noter que l’ordre de ces sélections ne tient pas compte des parts aux excédents, qui figurent pourtant dans ces résultats. Or certaines compagnies paraissent nettement plus optimistes que d’autres. Mais cette générosité ne coûte rien, puisque la part aux excédents n’est pas garantie. La sagesse dicte de ne pas trop s’attacher à ces promesses.
Par ailleurs, «il convient d’aller plus loin pour savoir si l’on compare des produits vraiment identiques», poursuit Fabrice Geinoz. Il faut surtout porter une attention particulière aux délais d’attente, soit la libération du paiement des primes et des rentes en cas d’incapacité de gain. Pour les rentes, on examinera la durée des prestations ainsi que la garantie tarifaire (coût de la couverture d’assurance), indiquée dans les conditions générales d’assurances.
Ceux qui veulent amortir leur hypothèque devraient aussi contrôler l’accessibilité de leur argent pour effectuer, par exemple, un remboursement partiel de leur crédit. En d’autres termes, il faudrait qu’ils vérifient l’évolution de la valeur de rachat au fil des années et surtout si sa valeur progresse dès la première année d’assurance.
Miser sur les fonds
Quant aux assurances liées à des fonds de placement, qui traînent derrière elles une odeur de soufre depuis la chute de la Bourse, elles constituent cependant un choix intéressant, affirme Fabrice Geinoz: «Etant donné le taux technique de 2% servi aujourd’hui sur les assurances vie traditionnelles, un assuré de 30 ans, qui a encore 35 ans devant lui, devra se contenter de ce taux de rémunération, alors que les marchés devraient progresser davantage.»
Malheureusement, la comparaison des assurances liées à des fonds est encore plus compliquée que celle des produits traditionnels, en raison de l’opacité et de la dilution des frais d’assurance et de gestion des fonds.