Quelle que soit sa situation personnelle, il est indispensable d’établir non seulement son budget, mais aussi le bilan de son patrimoine, pour en dégager la situation nette et en améliorer éventuellement la structure.

Pour dresser l’inventaire de son patrimoine, on doit considérer l’ensemble de ses avoirs et de son endettement. En d’autres termes, il faut établir le bilan de ses actifs et de ses passifs. Si vous n’avez encore jamais entrepris un tel exercice, ce document vous fournira des informations précieuses, à commencer par votre position nette, c’est-à-dire ce qu’il vous reste après avoir déduit toutes les dettes.

Matelas de liquidités

S’il en ressort que vous jouissez d’une situation confortable, vous ne pouvez cependant pas en rester là. Il faut en effet veiller à disposer d’un matelas de liquidités pour faire face aux imprévus et éviter ainsi une crise dite – justement – de liquidités. Sinon, vous seriez obligé d’aller puiser dans d’autres actifs qu’il faudrait alors réaliser partiellement ou totalement. Si vous avez un portefeuille de titres, vous pourriez en vendre une fraction, mais pas forcément au meilleur moment, avec les pertes qui lui seraient liées.

La situation serait plus délicate si l’entier du patrimoine était investi dans des biens complètement illiquides, tels des objets immobiliers. C’est pourquoi la règle d’or de toute gestion intelligente de son patrimoine passe par la couverture pleine et entière de ses dettes à court terme par un montant de liquidités immédiatement disponibles. En général, pour un salarié, ce montant correspond à deux ou trois mois de salaire.

Corriger les déséquilibres

L’examen de votre bilan doit aussi vous aider à mettre rapidement en évidence d’autres défauts structurels. Par exemple, si vous êtes très investi en Bourse, alors que vous n’avez souscrit à aucun produit de 3e pilier lié, manquant ainsi l’opportunité de substantielles économies fiscales. De même, si vous avez des rachats dans votre caisse de pensions que vous pourriez effectuer pour profiter d’autres avantages fiscaux. Notons qu’il faudra prendre en compte les avoirs de la prévoyance du 2e pilier et du 3e pilier lié dans l’évaluation de votre patrimoine, même s’ils sont formellement hors bilan puisque totalement indisponibles jusqu’à la retraite, sauf exception. C’est d’autant plus important que ces avoirs constituent la partie prépondérante de la fortune des personnes de plus de 50 ans, à hauteur de 60 %.

À l’inverse, l’analyse pourrait montrer une trop grande prudence dans la gestion de votre fortune disponible, si elle était concentrée sur des comptes bancaires ou sur des obligations, dont les revenus sont intégralement imposés, sans aucune diversification sur des instruments plus rentables sur le long terme et moins imposés, comme le sont les actions.

La part de l’endettement peut également s’avérer trop élevée en regard de vos revenus et de l’ensemble de votre patrimoine – on pense évidemment aux emprunts hypothécaires – et mettre ainsi en péril votre pérennité financière en cas de difficultés passagères, ou même de simples hausses de taux d’intérêt. Paradoxalement, l’endettement peut aussi se révéler trop faible, vous empêchant de tirer pleinement profit des déductions fiscales liées aux intérêts débiteurs et des placements supplémentaires à effectuer sur les marchés financiers.

Les huits questions à prendre en compte dans l’établissement de son bilan

Bilan de son patrimoine : Quelle est ma position nette ? Mon avoir est-il supérieur ou inférieur à mes dettes ? Mes actifs sont-ils suffisamment diversifés ?

Endettement : Est-il excessif ? Quelles seraient les conséquences d’une hausse des taux hypothécaires ?

Endettement (bis) : Est-il insuffisant ? Pourrais-je augmenter mon hypothèque afin d’accroître les déductions fiscales de mes intérêts débiteurs ?

Liquidités : Sont-ils suffisants ? Sont-ils excessifs ? Dans ce second cas, où devrais-je placer le surplus ?

Immobilier : Quelle part de mon patrimoine est-il constitué par ce type d’actif ?

Portefeuille de titres : Quelle est ma stratégie pour optimiser la fiscalité sur mes placements sur les marchés financiers ?

3e pilier lié : Est-ce que j’ai souscrit à de tels produits si j’en ai les ressources ?

2e pilier : Ai-je effectué les rachats que je pourrais