Les ETF, pour Exchange Traded Funds (appelés aussi trackers), connaissent un succès grandissant en Europe depuis leur apparition aux États-Unis en 1993. Ce succès, les ETF, qui sont des fonds indiciels, le doivent à deux atouts déterminants: d’une part, ces instruments sont négociables en Bourse; d’autre part, leurs coûts de gestion sont généralement très inférieurs aux fonds de placement traditionnels indiciels. Ces frais réduits sont possibles grâce à leurs méthodes de réplication purement techniques.

Comment jouer les indices

Pour ceux qui veulent jouer les indices, les ETF ne sont pourtant qu’un des véhicules de placement à disposition, et pas forcément le plus avantageux. Ces produits concurrents sont les fonds indiciels traditionnels, les certificats sur indices – qui sont des produits structurés reproduisant fidèlement l’évolution d’un indice – et les futures sur indice. Comme ces derniers sont plutôt réservés aux professionnels, on limitera nos comparaisons aux fonds indiciels et aux certificats dans le cadre de cet article.

Liquidité plus élevée

Si l’on compare donc les produits en termes de cotation, on constate que les certificats sur indice présentent les mêmes avantages que les ETF: ils sont traités en permanence en Bourse, contrairement aux fonds indiciels traditionnels qui sont achetés ou vendus à la valeur nette d’inventaire (VNI) du jour. C’est ainsi qu’on doit toujours attendre un ou deux jours avant de pouvoir acheter ou vendre, sans savoir quel cours atteindra alors la VNI. Par rapport aux certificats, les ETF constituent de meilleurs véhicules de placement en bénéficiant d’une liquidité plus élevée. Autre avantage des ETF, à l’instar des fonds traditionnels, ils n’ont pas d’échéance, contrairement aux certificats.

En matière de coûts, comparons tout d’abord les ETF avec les fonds indiciels. Comme on l’a déjà dit, ils sont généralement moins coûteux: selon une étude récente de Morgan Stanley réalisée au niveau mondial, leur TER (Total expense ratio) ne s’élève qu’à 0,09% pour les moins chers, jusqu’au maximum à 0,99%, soit nettement moins que pour la plupart des fonds traditionnels. En Suisse, la fourchette serait un peu plus serrée, entre 0,28% et 0,75%.

«On ne peut évidemment pas se cantonner aux frais de gestion comme l’explique Greg Maillard, analyste financier auprès de la Banque Cantonale Vaudoise. En effet, il faut prendre en compte l’ensemble des frais, y compris ceux qui couvrent les transactions.» Pour les ETF, il s’agit des frais de courtage, ainsi que de l’écart entre l’offre et la demande (le spread), car contrairement aux fonds traditionnels, les transactions ne sont pas effectuées auprès de l’émetteur (ou par le biais des distributeurs), mais auprès de teneurs de marché (market makers). Ces derniers doivent assurer la liquidité du marché secondaire du produit dont ils ont la charge.

Pour ce faire, ils répondent à la demande en proposant un prix d’achat, dit bid, aux offrants et un prix de vente, dit ask, aux demandeurs du produit. Bien évidemment, plus l’écart entre le prix offert et demandé est important, plus le coût de l’ETF est élevé. Ces frais – courtage et spread – doivent donc être mis en parallèle avec les frais d’entrée ou de sortie appliqués par les fonds indiciels. «Au bout du compte, explique encore notre interlocuteur, les ETF ne sont donc pas systématiquement meilleur marché que les fonds indiciels correspondants. D’autant plus que certains promoteurs de fonds indiciels sont moins gourmands que d’autres. C’est pourquoi nous utilisons des ETF sur certains marchés et des fonds indiciels sur d’autres.»

Certificats: condamnés

En fait, si les fonds indiciels traditionnels peuvent encore rivaliser avec les ETF, les certificats sur indice paraissent en revanche condamnés, en raison de leurs frais élevés. Par ailleurs, les certificats souffrent d’un risque de contrepartie: il s’agit d’un produit structuré, c’est-à-dire un prêt accordé à l’émetteur, avec le risque de crédit qui lui est lié. En revanche, un ETF est un fonds de placement dont chaque part représente une participation à un portefeuille collectif. Par ailleurs, si les ETF bénéficient de dividendes, à l’instar des fonds indiciels, ce n’est pas le cas des certificats sur indice.

On peut encore mentionner un dernier avantage, à usage plutôt professionnel, pour les détenteurs d’ETF: la possibilité de procéder à des ventes à découvert, opération impossible sur les fonds indiciels et les certificats sur indice.