GESTION DE FORTUNE «Le Temps» vous propose huit pages spéciales pour découvrir les classements des fonds de placement autorisés à la vente en Suisse selon leur performance en 2016, établis par la société Thomson Reuters. Mode d’emploi

A l’occasion de la traditionnelle Finanzmesse de Zurich, qui ouvre ses portes ce mercredi, nous publions un large extrait des classements des fonds de placement distribués en Suisse selon le critère de performance annuelle, établi par notre partenaire, la société Thomson Reuters.

Avant de se plonger et peut-être de se perdre dans ces pages contenant des milliers de produits, il faut sans doute prendre un peu de recul. Tout d’abord pour comprendre comment cet univers est organisé. Fondamentalement, si l’on prend la terminologie de Thomson Reuters Lipper, on regroupe les fonds en huit grandes familles: actions, obligations, matières premières, marchés monétaires, immobilier, mixtes, alternatifs, autres.

Toutefois, l’extrait publié n’est par définition pas exhaustif et certaines classes d’actifs sont absentes, comme les fonds monétaires ou les fonds mixtes, pour laisser plus de place à des produits dont la comparaison paraît plus pertinente. On trouvera par ailleurs les différentes catégories de hedge funds, non régulés par la Finma.

Segmentation des produits

Parmi les deux grandes catégories de fonds, soit respectivement en actions et en obligations, qui occupent l’essentiel de cet extrait, on peut en détailler quelque peu la segmentation. Commençons par les produits investis en actions. Ceux-ci vont être regroupés par pays ou par région, et dans les deux cas, par capitalisation si cette dernière est petite ou moyenne. Pour des fonds qui se consacrent spécifiquement à des secteurs, ceux-ci sont regroupés sous le domaine d’activité correspondant, tels les soins de santé, la biotechnologie ou encore les services publics, mais sans référence à une région géographique.

Le découpage de l’univers des fonds en obligations s’avère en revanche beaucoup plus complexe, ce qui n’a rien d’étonnant si l’on songe à la diversité des produits proposés aux investisseurs. En effet, les principaux critères sont les suivants: devise, échéance, convertible, corporate, haute qualité, marchés émergents, haut rendement, lié à l’inflation. Ces critères peuvent évidemment se combiner pour donner lieu par exemple à la catégorie «Obligations Europe haut rendement».

D’une manière globale, Thomson Reuters Lipper établit ses classements sur une base alphabétique, tant pour les grandes classes d’actifs que pour chacune de ses subdivisions. Dans l’extrait proposé dans les pages suivantes, on trouvera donc dans cet ordre les fonds actions, pour commencer avec «Actions Asie-Pacifique», jusqu’à «Actions zone euro». Ensuite figureront les fonds immobiliers suisses sous «Immobilier Suisse», avant d’aborder les fonds obligations, en débutant par «Obligations Asie-Pacifique HC» (HC pour Hard Currency, soit monnaies fortes, comme le dollar américain, l’euro ou le franc suisse, par opposition à LC, pour Local Currency) pour se terminer avec «Obligations US haut rendement». En dernière page du classement, on trouvera les meilleurs hedge funds par catégorie.

Les meilleurs fonds par catégorie

Une fois déterminée la catégorie de fonds, comment tirer parti des informations disponibles? Pour être plus concret, on va prendre la famille de fonds de placement investis sur le marché des petites et moyennes capitalisations suisses, soit «Actions suisses – Petites et moyennes capitalisations» 1, comme on le voit dans l’extrait de tableau publié ci-contre, tiré de la page 15.

Le critère de classement est celui de la performance annuelle réalisée en 2016 3. On voit ainsi que le fonds qui a dégagé le meilleur résultat est SaraSelect P CHF, de la Banque Sarasin, qui occupe donc la première place avec une performance de 25,2% en 2016. Cette période n’est évidemment pas suffisante pour établir la qualité de la gestion des fonds sur le long terme. Raison pour laquelle Thomson Reuters Lipper fournit également la performance sur des périodes plus longues, soit sur trois ans et sur cinq ans 3. Dans ce cas, les performances restent très bonnes, respectivement à 42,4% et 109,5%, qui correspondent à des performances annualisées 5 de respectivement 12,5% et 15,9%.

Toute performance doit évidemment être comparée au risque pris par le gestionnaire du fonds. C’est pourquoi la volatilité figure également dans ces tableaux, tant pour 2016 que sur trois ans et cinq ans, mais uniquement de manière annualisée 4, soit respectivement 13,1%, 12,8% et 11,6%. Enfin, dernière information fournie sur le fonds, son volume, c’està-dire les actifs nets sous gestion 2. En l’occurrence, SaraSelect P CHF pèse 474,8 millions de francs.

Comparaison par rapport à la moyenne

Ces différentes données doivent évidemment être prises en compte pour déterminer qui sont globalement les fonds les plus attractifs. Pour avoir une vue d’ensemble, Thomson Reuters Lipper calcule pour chaque catégorie de fonds la moyenne de ces résultats pour chaque critère. Ainsi, la moyenne des actifs des fonds sur les petites et moyennes capitalisations suisses 6 est de 283 millions de francs, tandis que la performance en 2016 est de 11,2%, tandis que la performance annualisée sur trois ans et sur cinq ans est respectivement de 10,2% et 15,2%. Enfin, la volatilité annualisée est de 10,1% en 2016, de 12,3% sur trois ans et 11,3% sur cinq ans.

Si l’on reprend le fonds SaraSelect P CHF, on constate que sa performance annualisée s’établit nettement au-dessus de la moyenne sur trois ans et est presque égale sur cinq ans. En termes de risque, la volatilité du fonds sur un an est sensiblement plus forte que celle de la moyenne, pour être presque identique sur trois et cinq ans. La brillante performance du fonds sur un an doit donc être tempérée par une volatilité relativement élevée.

Quant à la taille du fonds, elle est supérieure à la moyenne (474,8 millions contre 283 millions). En l’occurrence, cela ne semble pas constituer un handicap. On peut rappeler que si c’est un critère qu’on retient habituellement dans les classements de fonds, c’est parce que les frais doivent être répartis sur un grand nombre d’investisseurs. Mais il ne faut pas non plus que le fonds soit trop imposant, sinon il perd de son efficacité en pesant trop lourdement sur le marché à chaque intervention.

PAGES 12 à 18

Différentes données doivent être prises en compte pour déterminer quels sont globalement les fonds les plus attractifs