Alors que notre système de prévoyance sociale est aujourd’hui mis en question par de nombreuses incertitudes liées à la solidité du 1er et du 2e pilier, il est souvent difficile de faire des choix. Par exemple, faut-il encore racheter des années de cotisations auprès de sa caisse de pension, si l’on en a la possibilité, pour bénéficier d’avantages fiscaux, alors qu’on doute de la santé même de son institution de prévoyance? Faut-il souscrire absolument à un produit de 3e pilier?

Il est impossible de répondre de manière définitive à de telles questions, sans entrer dans des cas particuliers. D’autant plus qu’il faut prendre de la hauteur pour envisager la prévoyance dans sa globalité. A savoir, non seulement la prévoyance vieillesse, mais aussi la protection contre les risques majeurs, tels les accidents, la maladie, l’invalidité, le décès, les graves dommages à autrui, ainsi que les placements, sans oublier les considérations fiscales.

Etant donné la complexité de la matière, il est nécessaire à un moment ou à un autre de se faire aider par un spécialiste, que ce soit au sein d’une banque, d’une assurance ou d’une société de conseils financiers indépendante. Mais avant de vous précipiter chez l’un de ces professionnels, il est sage de bien préparer son dossier. Vous gagnerez ainsi un temps précieux et pourrez bien mieux détecter si l’on vous pose les bonnes questions ou si l’on ne cherche qu’à vous fourguer un produit qui ne correspond pas à votre situation. Par chance, ce travail préparatoire ne coûte rien et demande peu de temps. La première tâche que vous devriez effectuer avant d’aller voir n’importe quel conseiller financier, si ce n’est pas encore le cas, c’est de faire le point pour évaluer l’état de votre patrimoine, selon vos actifs et vos passifs. Vous devriez également rassembler tous vos documents d’assurances et examiner ce qu’elles couvrent exactement, et pour quels montants. A priori, vous ne devriez avoir aucune peine avec les assurances que vous avez souscrites à titre volontaire?

En revanche, la tâche se complique avec les assurances obligatoires, que sont l’AVS-AI, l’assurance maladie et les allocations pour perte de gain (pour service militaire). En fait, le problème se pose avec les deux assurances jumelles que sont l’AVS, qui assure notamment des rentes de vieillesse et de survivants, et l’AI, qui accorde des rentes d’invalidité, car ces différentes rentes sont très difficiles à calculer. Heureusement, votre caisse de compensation ? l’un des organismes chargés de récolter les cotisations et de distribuer les rentes ? a l’obligation de vous fournir ces données sur demande, gratuitement. Ce serait dommage de ne pas en profiter, alors qu’elle seule est à même de vous fournir ces renseignements, qui peuvent provoquer des surprises chez leurs bénéficiaires en raison, notamment, du splitting lors de divorce.

Si vous êtes salarié, vous êtes, sous certaines conditions, obligatoirement affilié à l’assurance chômage, à l’assurance accident, et à la caisse de pension de votre entreprise. Les informations concernant ces trois assurances sont faciles à obtenir. En particulier, celles qui touchent au 2e pilier: les rentes projetées de vieillesse, d’invalidité et de survivants sont fournies annuellement dans le certificat de prévoyance que l’institution de prévoyance doit remettre à ses assurés. Leur lecture est aisée. Et de toute façon, les responsables de la caisse de pension sont censés répondre aux questions posées par leurs assurés. En particulier, celles portant sur le taux de couverture, qui donne une idée de la solidité de la caisse. Si le taux est nettement en dessous de 100%, et qu’elle ne bénéficie d’aucune garantie publique spécifique, le rachat de cotisations n’est peut-être pas très indiqué, malgré les avantages fiscaux qui lui sont liés.

Un autre point important est de vous renseigner sur la manière dont vous êtes assuré pour la perte de gain en cas de maladie, c’est-à-dire avant que l’AI et le 2e pilier ne prennent le relais, mais après un long délai. Souvent, l’employeur a souscrit, sur une base volontaire, une telle assurance pour ses employés pour éviter que ceux qui tombent malades pendant plusieurs mois ne se retrouvent sans aucun revenu au bout de quelques semaines, dans le pire des cas. Lacune éventuelle à combler donc en priorité!