Assurances · Mieux vaut s’adresser aux services des fournisseurs de produits plutôt qu’aux intermédiaires

À force d’entendre que notre système de prévoyance sociale est fait de bric et de broc, qu’il comporte de graves lacunes, que le 1er et le 2e pilier pourraient bien ployer sous le poids du vieillissement ou encore que vous êtes sans doute surassuré contre tel risque et sous-assuré pour tel autre, peut-être songez-vous à vous préoccuper sérieusement de votre portefeuille d’assurance.Avec la concurrence effrénée qui règne aujourd’hui sur le marché, et qui se reflète par la floraison de sites internet permettant la comparaison des primes de différentes compagnies, on pourrait imaginer qu’il suffirait de faire son marché, comme sur les sites de librairies en ligne, par exemple. Le problème vient de ce que seules certaines assurances sont directement comparables entre elles, comme l’assurance maladie, puisque les prestations sont fixées par l’OFAS. Mais la plupart des produits d’assurance dépendent de multiples paramètres, comme l’assurance Casco ou les assurances vie. A noter que même là où des primes, comparables, sont plus avantageuses, il faut prendre garde que cela ne traduise une politique agressive d’acquisition de clientèle qui entraînera une diminution des réserves techniques, et donc une moins grande participation aux excédents dans le futur.

Par ailleurs, une prévoyance intelligente doit être globale et intégrer tous les aspects financiers de votre ménage, incluant la couverture financière de tous les risques prévisibles de la vie, maladie, accident, invalidité, décès, grave dommage à autrui etc., mais aussi les décisions de placement, y compris l’immobilier et les placements sur les marchés des capitaux. Sans parler de l’optimisation fiscale. Il s’impose que vous aurez besoin de conseils de professionnels ferrés pour y parvenir.

Malheureusement, c’est là que le bât blesse: il existe de grands courtiers en assurances qui effectuent ce type de service pour des PME ou des clients individuels fortunés, mais il n’y a rien de tel pour le particulier modeste. Si vous êtes dans ce cas, sachez que vous n’aurez en face de vous, grosso modo, que deux types d’interlocuteurs: d’une part, des petits courtiers indépendants, intermédiaires entre les assurances et vous, et les grandes compagnies d’assurances ou les banques, qui offrent de plus en plus des services de gestion patrimoniale globale.

A priori, pour jouer à fond la carte de la concurrence, vous préférerez sans doute vous adresser aux services d’un courtier indépendant qui devrait s’attacher à ne sélectionner que les produits des compagnies les plus avantageuses pour vous. Oui, mais… il y a deux gros écueils: tout d’abord, les petits courtiers gagnent leur vie grâce aux commissions, inégales, que leur versent les compagnies d’assurances: leur choix est sans nul doute biaisé. Ensuite, plus fondamentalement, la complexité croissante du marché et des produits demande des compétences difficiles à réunir chez une ou deux personnes.

En outre, à ce problème de compétence se greffent des questions de manquement à l’éthique de la part de quelques démarcheurs, véritables «moutons noirs». Ces derniers n’hésitent pas à minimiser à leurs prospects l’importance des réponses aux questionnaires de la compagnie d’assurances pour apprécier le risque. Or, en cas de sinistre, si la compagnie découvre un de ces mensonges par omission, elle peut alors refuser d’indemniser l’assuré.

Pour obtenir un examen global de vos besoins, en passant au crible votre profil, vous n’aurez sans doute guère le choix que de vous adresser directement aux fournisseurs de produits, les compagnies d’assurance ou des banques actives dans la bancassurance. Ces sociétés vous proposeront gratuitement ce service dans la perspective d’obtenir la gestion de la totalité de votre portefeuille d’assurance. Mais vous serez alors lié à la politique et aux produits de la compagnie.