S’il vaut mieux s’y prendre tôt pour contracter un 3e pilier, il faut aussi prendre son temps pour bien choisir le produit approprié.

(…) Cette épargne peut être, ou non, investie en fonds de placement. Jusque-là rien de problématique, si les courtiers en assurances n’avaient pas tendance à «pousser» ce type de produit dans le but, non avoué, de toucher des commissions plus conséquentes qui ont, en plus, l’avantage d’être payées en une fois lors de la conclusion du contrat. On comprend peut-être mieux pourquoi l’assurance mixte a la cote auprès des courtiers.

«Mais est-ce vraiment là l’intérêt du client?, s’interroge Pierre Novello, spécialiste en finance et auteur du Guide de votre prévoyance. Je crois que, dans bien des cas, la personne aurait tout intérêt à conclure un produit d’assurance décès et invalidité auprès d’un assureur, pour autant qu’elle en ait réellement la nécessité et d’ouvrir un compte prévoyance dans un établissement bancaire.» Seul hic, dans ce cas de figure, la commission perçue par l’assureur sur le produit «risque pur» est nettement plus faible que pour une assurance mixte. (…)

Avantage fiscal indéniable

Ce que tout le monde sait en revanche, pour l’avoir entendu à de nombreuses reprises, c’est que le 3e pilier lié est déductible fiscalement. Et qui n’aurait pas envie de payer moins d’impôts? C’est en grande partie grâce à cet argument indéniable que les courtiers en assurances convainquent leurs clients de souscrire à un 3e  pilier lié.

Mais pas toujours à leur avantage. «Un 3e  pilier n’est pas forcément utile à tout le monde, insiste Pierre Novello. Le client doit impérativement, avant d’opter pour ce type de produit, procéder à une analyse globale de sa situation en tenant compte de nombreux facteurs comme sa situation familiale, professionnelle ou patrimoniale. S’il opte pour l’un des deux produits de manière distincte (assurance et/ou épargne), l’avantage fiscal s’applique aussi.»