C’est une question que l’on m’a posée récemment et à laquelle je pensais pouvoir répondre avec une certaine désinvolture. En fait, c’est moins simple qu’il n’y paraît ! C’est pourquoi il est nécessaire d’y aller pas à pas, en rappelant que la règle de base en matière de prévoyance professionnelle est de combler ses lacunes éventuelles dans sa caisse de pensions. À moins que l’on imagine l’effondrement total du système ou encore que son institution de prévoyance soit en fort découvert et que son employeur soit mal en point, cette recommandation prend tout son sens. Pourquoi ? En raison de la possibilité de déduire les versements supplémentaires de son revenu imposable qui vont améliorer son avoir de vieillesse à la retraite.
Vous pensez peut-être que cela ne vous concerne pas si vous avez cotisé depuis vos 25 ans – âge à partir duquel se constitue l’avoir de vieillesse pour vos vieux jours – auprès de vos différents employeurs. Si vous avez une formation supérieure, avec un salaire correspondant qui n’a cessé de croître au fil des années, vous avez peut-être raison. Mais ce serait une très mauvaise nouvelle ! Cela signifierait sans doute que votre avoir de vieillesse risque de s’avérer très modeste en regard de vos revenus de personne active, du fait d’une caisse de pensions qui se limiterait au minimum LPP.
En revanche, si vous êtes dans une caisse plus généreuse, notamment parce qu’elle assure une partie beaucoup plus importante de votre revenu que ce fameux minimum légal, vous avez probablement accumulé des lacunes de cotisations. Surtout si vous vous approchez de l’âge de la retraite. À moins que vous n’ayez déjà procédé à des rachats. En effet, sans entrer dans les détails, les augmentations de salaires, quand il y en a, entraînent le gonflement mécanique de ces déficits, car les cotisations sur les premiers salaires sont insuffisantes pour constituer l’avoir de vieillesse correspondant aux derniers revenus qui précédent la retraite, et qui sont en principe les plus élevés.
C’est ce qu’on voit clairement dans le graphique ci-dessous où l’avoir de vieillesse réel de l’assuré s’écarte de plus en plus de l’avoir théorique pour une caisse à primauté de cotisations, c’est-à-dire avec le plan que l’on vient de décrire et qui est de loin le plus courant. Notons que si votre caisse de pensions applique un plan en primauté de prestations, c’est-à-dire que la rente représente une proportion – souvent 60 % – du dernier salaire, le rattrapage s’effectue automatiquement (mais pas gratuitement, si cela peut rassurer certains). Mais il n’y a plus guère que l’État et quelques grands groupes, comme Migros, qui appliquent encore ce système.
Source : Le guide de votre prévoyance / Éditions Pierre Novello
Pour ceux qui pourraient avoir des trous dans leur prévoyance professionnelle, la grande question est de savoir si l’on a effectivement la possibilité de procéder à des rachats et pour quel montant. La caisse de pensions n’est malheureusement pas obligée de vous fournir spontanément cette information. Mais il suffit de le demander…