Après avoir déterminé le type de fonds dans lequel investir, ainsi que sa devise et son domicile, on retient principalement les quatre critères statistiques suivants : la performance, la volatilité, le ratio de Sharpe et la corrélation. La taille du fonds et les frais constituent également des facteurs de sélection.
Celui qui veut acquérir des parts de fonds de placement peut être tenté d’investir uniquement dans les domaines qui ont connu les meilleures performances au cours de ces dernières années. Mais la nature cyclique des marchés l’expose à l’inéluctable retournement de ces secteurs. C’est pourquoi le principe de la diversification doit s’appliquer, tant en termes de types d’actifs – actions, obligations, liquidités – qu’en termes de styles de gestion – petites ou grandes capitalisations, titres de croissance ou de valeur, etc.
L’investisseur devra aussi considérer la devise du fonds – monnaie de référence ou étrangère —, ainsi que son domicile : l’impôt anticipé n’est en effet prélevé que si le fonds est domicilié en Suisse. Il pourra ensuite examiner des données statistiques, à commencer par la performance, la volatilité, le ratio de Sharpe et la corrélation.
Performance, volatilité, ratio de Sharpe et corrélation
La performance est ce que rapporte effectivement l’investissement dans le fonds de placement, sans les commissions d’émission ou de rachat. Elle se définit donc comme l’accroissement ou la baisse de la valeur nette d’inventaire (VNI), en pour cent, calculé avec le réinvestissement des dividendes.
La mesure de la performance du fonds n ‘a de sens que pondérée par sa volatilité, c’est-à-dire l’amplitude des fluctuations de ses cours, calculée par l’écart type. Ainsi, soit l’investisseur choisira le fonds le plus performant pour un risque donné, soit il se décidera pour le fonds le moins risqué pour une performance donnée.
On comprend aisément qu’il est parfois difficile de déterminer le fonds qui présente la meilleure combinaison performance-volatilité. Le ratio de Sharpe fournit une telle mesure, en comparant un placement risqué avec un investissement sans risque, comme un placement à court terme. Ainsi, plus le ratio de Sharpe est élevé, meilleur est l’investissement.
Par ailleurs, pour établir des comparaisons pertinentes, il faut que les fonds soient construits avec le même style et sur les mêmes marchés. C’est pourquoi on calcule la corrélation, qui mesure le degré de dépendance entre le fonds et son indice de référence.
L’investisseur a également avantage à s’intéresser à la taille du fonds : il ne doit pas être trop petit, car les coûts par part sont d’autant plus élevés, ni trop gros, sinon il perd de son efficacité en pesant trop lourdement sur les marchés à chaque intervention.
Frais directs et indirects
Les frais associés aux fonds de placement sont de deux natures : directs ou indirects. Les frais directs, comme la commission d’émission ou de rachat ou encore les droits de garde, sont facturés directement à l’acheteur de parts. Les frais indirects, composés principalement de la commission de gestion, sont prélevés sur la fortune du fonds. Le pourcentage de ces frais par rapport à la fortune moyenne apparaît sous le terme de TER, pour Total Expense Ratio.
Si les frais directs dépendent du distributeur, et constitue donc un critère de sélection de ce dernier, les frais indirects sont plus complexes à considérer, puisqu’ils sont déjà déduits de la performance. Mais si l’on admet que les fonds les plus performants, comme tous les autres, tendent tôt ou tard à revenir vers la moyenne de leur catégorie, ceux qui affichent un TER élevé en seront alors d’autant plus pénalisés.
Les huit points à prendre en compte pour bien choisir un fonds de placement :
Type de fonds : Le fonds a-t-il sa place dans mon portefeuille, tant en termes de rendement que de risque ? Contribue-t-il à sa robustesse face aux mouvements erratiques des marchés ?
Devise : Les actifs du fonds sont-ils libellés dans ma monnaie de référence (le franc suisse en Suisse) ou dans une monnaie étrangère ?
Domicile : Le fonds est-il domicilié en Suisse ou à l’étranger ? En d’autres termes, est-il soumis à l’impôt anticipé ?
Performance et volatilité : Comment le fonds s’est-il comporté au cours des douze derniers mois, sur trois ans et sur les cinq dernières années ? Son risque est-il bien rémunéré ? Quel est son ratio de Sharpe ?
Corrélation : Le fonds est-il vraiment comparable avec son indice de référence ?
Taille : Le fonds n’est-il pas trop petit ? Ou trop gros ?
Frais directs : Le distributeur du fonds applique-t-il des frais d’entrée ou de sortie raisonnables ? Qu’en est-il des droits de garde ?
Frais indirects : Quel est le TER ? Des frais élevés peuvent-ils se justifier ?